Moustique Tigre à Meylan

S’installer dans la commune de Meylan est une étape de la vie pour le moins agréable à envisager et à réaliser pour un natif de l’agglomération grenobloise. Un choix fort. Quelle ne fut pas notre surprise, à ma fille et à moi-même, de constater que cette vision bucolique d’une commune où il fait bon vivre, ne s’appliquait qu’aux seules heures ouvrables.

En effet nos soirées d’été se sont toutes apparentées à un véritable parcours du combattant avec un ennemi déclaré : le moustique. Impossible d’utiliser le balcon, d’ouvrir les fenêtres, de faire un courant d’air passé 18h…et ce jusqu’à 10h du matin. Nous étions envahis de moustiques. Obligés de respirer sans arrêt divers produits anti moustiques…

Nouveau résident, mais soucieux de m’impliquer dans la vie locale, j’ai souhaité approfondir la question. Il s’avère que notre cauchemar est partagé par de nombreux habitants de la commune ainsi que par ceux de communes aux alentours. Des représentants d’entreprises de la ZIRST et des commerçants ont rencontré récemment des élus municipaux sur cette question surprenante aux effets nuisibles non seulement à la vie quotidienne des habitants mais également à l’économie locale.

Un établissement public de lutte contre les Moustiques et de gestion des zones humides (E.I.D.) existe. Certaines communes aux alentours en sont adhérentes. Pas Meylan. Cet organisme public, procède à des opérations de démoustication. Alertés par divers courriers de résidents, cet organisme a mené une prospection entomologique dans un rayon de 500m autour de l’allée du Pré Blanc les 17 et 18 septembre dernier et a trouvé des larves et des adultes de moustique tigre (Aedes albopictus) en de nombreux points. L’article 1er de l’arrêté préfectoral 2014161-0061 permet à un organisme (l’EIRAD) d’intervenir en cas de risque de transmission de la dengue ou du chikungunya par le moustique tigre sur la commune de Meylan. Mais Meylan n’appartient pas aux communes permettant une intervention dans les seuls cas de nuisance même si ces dernières sont dues à cette même espèce.

Ne serait-il pas possible que la commune adhère à l’EID, comme c’est le cas pour la commune voisine de La Tronche depuis 15 ans, comme Saint-Martin d’Hères et comme est en train de le faire la commune de Montbonnot ? En effet, .les services municipaux ne sont pas habilités à mener de telles opérations. L’intention de la municipalité de Meylan vis-à-vis de l’adhésion à E.I.D. n’est toujours pas connue à ce jour. E.I.D. nous confirme n’avoir pas eu de demande de la Mairie de Meylan dans ce sens. L’adhésion est une procédure longue à mettre en place. Il est urgent d’avancer sur ce dossier.
L’enjeu est de taille, car il s’agit de la qualité de vie quotidienne sur notre commune qui est concernée ici.
La tradition « marécageuse » de l’agglomération grenobloise se rappellerait-elle à nous ?

Les consignes officielles sur le site de la ville de Meylan sont bonnes à suivre:
« Petits conseils simples de prévention à suivre :
• enlever tous les objets dans le jardin, sur la terrasse, qui pourraient servir de recueils d'eau,
• supprimer l'eau stagnante dans les soucoupes sous les pots de fleurs, ou les remplir avec du sable,
• vérifier le bon écoulement des eaux de pluie (gouttières...),
• couvrir les réserves d'eau (bidons, citernes d'eau de pluie) avec de la toile moustiquaire. »

Mesures courantes, connues de tous, mais largement insuffisantes comme nous l’avons constaté. Seule une véritable campagne de démoustication produira des effets réels. Les composés chimiques utilisés à cette occasion sont connus et ne nuisent pas à l’environnement. EID est un organisme public.
Nous en sommes actuellement au stade d’une forte nuisance, mais n’est-il pas opportun de considérer la question de la démoustication en termes de santé publique ? Les moustiques ne s’arrêtent pas plus aux portes de la commune que le nuage mortel de Tchernobyl en d’autres temps ne l’avait fait aux frontières de l’Europe ! Et pourtant en avril et mai 1986, on nous informait du contraire…

C.S.