L'Écho en ligne n°61 Abeilles en danger

29/01/2015
 

 

 

Faut-il signer les pétitions “abeilles en danger”

Le point de vue de Christophe Faucon notre apiculteur des jardins familiaux. Attention ça décoiffe !

Les pétitions à signer sont récurrentes depuis 15 ans, aucune même signée 250 000 fois n'est parvenue à ses fins.
Les messages d'alertes sont toujours orientés dans le même axe, produits phytosanitaires égalent mort.

L'INRA d'Avignon, le CNRS d'Orléans étudient depuis des années à grands coups de millions d'euros cette mortalité.
Les conclusions de L'INRA sont : “Nous ne savons pas, ne pouvons rien démontrer scientifiquement.”
Les conclusions du CNRS sont très proches, mais ont plus d'honnêteté intellectuelle en parlant des rémanences, des mauvaises pratiques apicoles, du changement climatique et de l'effet de la mondialisation sur le génotype de nos abeilles locales.
Aux États Unis, les états qui utilisent le plus les pesticides décriés sont ceux qui ont le moins de mortalités (source CNRS).

Des milliers de reines d'origine sud américaine ou australienne débarquent chaque année sur 5 aéroports français. Elles ne sont pas du tout adaptées au climat européen, abâtardissent les souches locales d'abeilles et meurent à 83% avec leur colonie dès la première année.
De très compétents apiculteurs, un directeur de recherche de l'ANSES Sophia Antipolis ont dénoncé ces réalités, ils ont été salis puis mis au banc.
Le problème des sur-mortalités d'abeilles est avant tout un problème de business.
80 % des apiculteurs sont amateurs, il est possible de leur refourguer n'importe quoi, leurs mortalités d'abeilles (si elles sont enregistrées) seront mises au compte des pesticides, jamais de l'origine de leurs souches ou de leur incompétence chronique.
Les chiffres de mortalité d'abeilles en France sont faux, les mortalités hivernales n'étant pas comptabilisées et de nombreux apiculteurs amateurs ne déclarant pas leurs ruches, leur mortalité d'abeilles est donc incalculable.
Les amateurs ayant déclaré leurs ruches omettent très souvent aussi de déclarer leur surmortalité.
Alors faire signer une pétition au grand public non pratiquant, est malhonnête mais une fois de plus fait diversion.
Les bourdons qui pollinisent 6 fois plus de fleurs que les abeilles dans une journée et sortent de leur nid dès 2°C contre 15°C pour les abeilles, prendront le relais si les abeilles disparaissent.
Il est logique dans le mensonge apicole actuel que les abeilles souffrent de plus en plus mais nous aurons toujours des fruits et légumes grâce aux bourdons, seul le miel deviendra rare.
Quant au miel vendu actuellement sur les marchés, en hyper ou en magasin bio, nous pouvons constater que les fraudes sont légion, souvent indétectables et que les miels chinois souvent accusés font là encore office de diversion.
Personnellement je ne signe aucune pétition, nos colonies ont un taux de mortalité annuel qui oscille entre 6 et 8%, nous en connaissons toujours la cause : nos erreurs !
Les mortalités déclarées en Europe sont de 35 %/ an. Les marchands de reines ont de beaux jours devant eux, leurs clients deviennent des abonnés !
Signer une pétition peut donner bonne conscience, mais il faut être naïf pour croire qu'un clic résoudra le problème. C'est sur le terrain que la sauvegarde des abeilles se joue.
(Il est à noter que nos propositions pour que nos ruches urbaines participent aux études et analyses en cours pour combattre ces fameuses mortalités ont toujours été rejetées.)
 


 

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