L'Écho en ligne n°70 Feuilles mortes

01/12/2015
 

 

 

L’utilisation des feuilles mortes au jardin

La meilleure valorisation : en paillis.
On peut aussi les composter ou faire du terreau de feuilles

Pour le paillis

Le paillis est efficace :
pour empêcher le dessèchement du sol par évaporation,
le paillis de feuilles mortes est bien adapté à cet usage
pour limiter les herbes indésirables, à condition de l’épandre de façon homogène, sur une surface et une épaisseur suffisante (au moins 3 cm),
le paillis de feuilles mortes est particulièrement adapté à cet usage
pour stimuler la vie du sol, améliorer et protéger sa structure, former de l’humus,
les paillis de feuilles mortes, riches en lignine et assez pauvres en azote, jouent un rôle important pour la protection des sols. Ils sont structurants et protecteurs
les paillis de feuilles vertes, plus riches en azote et en cellulose, mais plus pauvres en lignine, constituent un apport nourricier qui se dégrade rapidement, augmente fortement la masse microbienne du sol et restitue des éléments nutritifs
les paillis de feuilles mortes sont aussi un excellent abri pour les animaux auxiliaires du jardinier (carabes, mille-pattes, araignées, crapauds, coccinelles…) qui sont des prédateurs des limaces, escargots, pucerons, chenilles…
Quand pailler avec les feuilles mortes ?
En automne, au potager, au pied des haies, des rosiers, des arbustes.
En fin d’hiver : entre les vivaces (y compris bulbes) et dans les massifs après nettoyage.
Broyer les feuilles larges ou coriaces avec la tondeuse pour faciliter leur étalement et leur décomposition. L’épaisseur maximale de paillis à épandre est de 15 cm environ, l’épaisseur minimale de 2 à 3 cm.
Les feuilles les plus tendres (peu épaisses, non protégées par une cuticule, assez riches en azote, se décomposent vite) : de préférence au potager.
Forment un excellent paillis nutritif qui se décompose rapidement, pendant l’hiver s’il est doux et au début du printemps. Durée de vie courte (6 à 10 mois environ, selon épaisseur). À épandre en automne et en hiver entre les rangs de légumes ou sur la terre après culture, pour pailler les petits fruits (dans ce cas, il faudra renouveler le paillis en cours de printemps).
Exemple : aulne, bouleau, charme, frêne, noisetier, noyer, orme, peuplier, prunier, robinier, saule , sureau, tilleul, érables champêtre et japonais, viorne, la plupart des arbres fruitiers, forsythia, spirées, cornouillers…
Les feuilles épaisses ou couvertes par une cuticule : de préférence au pied des plantes pérennes. Durée de vie plus longue (10 à 24 mois selon épaisseur).
Exemple : hêtre, érables plane et sycomore, châtaignier, chêne d’Amérique, platane, magnolia, laurier-cerise, laurier-sauce, houx, lierre, la plupart des feuilles persistantes
La richesse en tanin ou en résines de certaines de ces feuilles et aiguilles les protège de la dégradation, ce qui est un inconvénient pour les composter, mais un avantage pour pailler les plantations permanentes (arbustes, rosiers, haies, vivaces, condimentaires, artichauts, fraisiers…).

Attention !
Pour éviter la transmission de maladies : éviter de pailler une plante avec les feuilles d’une plante malade de la même espèce. Il est ainsi préférable de ratisser les feuilles du verger pour les utiliser comme paillis au potager.

Pour éviter que le paillis de feuilles ne s’envole, les broyer, les recouvrir de branchettes ramifiées assez planes (noisetier, charme…) ou d’un paillis plus lourd (branches broyées…).

Dans le compost

Les feuilles mortes se dégradent plus lentement que les feuilles vertes de la même espèce. Elles sont en effet plus sèches et contiennent moins de matières fermentescibles (azote, nitrates, acides aminés, sucres simples…). Et les feuilles épaisses, vernissées se décomposent plus lentement que les feuilles tendres et les brindilles.

Dans le compost, les matières végétales carbonées peu humides et de décomposition lente sont utiles pour éviter le tassement et maintenir l’aération, en mélange avec les déchets de cuisine et de tonte. Ce sont des matériaux structurants qui évitent les mauvaises odeurs et la prolifération des moucherons.

Mais un compost trop riche en cellulose et en lignine se décompose lentement et, enfoui dans le sol, y utilise l’azote (pour terminer sa transformation) au détriment des plantes cultivées, qui peuvent alors souffrir d’une « faim d’azote ». C’est pourquoi il est utile de conserver la plus grande partie des feuilles mortes, surtout les plus lentes à se décomposer, pour pailler la surface du sol.

À l’automne, les quantités de feuilles mortes sont très importantes. On peut les stocker à part pour qu’elles subissent un pré-compostage, et être ensuite mélangées au compost, tout au long de l’année, en mélange avec des éléments plus humides et plus mous.

Quelques règles générales :
On peut mettre les feuilles tendres (noisetier, tilleul, charme, noyer…), sans souci particulier, en mélange avec d’autres déchets de jardin (tontes de pelouse…) et de cuisine. Cela améliore l’équilibre carbone/azote et matières humides/sèches du compost.

Pour éviter qu’elles ne forment des amas compacts dans le compost et pour faciliter le mélange, il est préférable de broyer au préalable, avec une tondeuse à gazon, les feuilles épaisses riches en tanin ou comportant une surface cireuse, à décomposition lente (platane, érable plane, hêtre, laurier-sauce, laurier-cerise, platane, lierre, houx…).

À utiliser en petite quantité : les aiguilles de pin et de sapin.

En revanche, ne pas utiliser les tailles et feuilles de thuya, d’eucalyptus ou de genévrier (Juniperus).

Pour faire du terreau de feuilles

C’est relax à faire, on entasse les feuilles à l’ombre et on laisse faire ! Pour éviter que les oiseaux ne dispersent les feuilles en tas, on peut faire un silo avec quelques piquets et du grillage à mailles fines.

Les feuilles de chêne sont considérées comme les meilleures pour cet usage.

Entasser des feuilles humides en les aérant le plus possible (ne pas tasser, au contraire aérer à la fourche). Pour enrichir le terreau : ajouter un engrais azoté organique (purin d’ortie, poudre de sang ou de corne, guano, fumier…) tous les 20 cm de hauteur environ et mélanger, ou ajouter 10% de fumier précomposté. 6 mois après, retourner le terreau et attendre encore 1 à 2 ans pour que le terreau soit prêt.

Il s’utilise comme un compost, mais il est moins riche et un peu acide, donc il convient bien aux camélias, bruyères, rhododendrons, azalées…

On peut s’en servir comme support de culture :
pur, pour les bouturages et les semis en caissette de plantes devant être repiquées au jardin,
en mélange avec 10% de compost mûr, pour les repiquages en godet,
en mélange avec 1/3 de terreau pour le rempotage des plantes vertes ou des géraniums.

Quelques conseils supplémentaires

Aiguilles de résineux : décomposition lente. En grande quantité, produisent un humus pauvre et acidifiant. À utiliser de préférence pour les plantes de terre de bruyère. En paillis sous les fraisiers, elles leur procurent un substrat sec (les fruits restent propres) et hostile aux escargots et aux limaces, mais il faut épandre d’abord une bonne quantité d’un compost nutritif.

Fougères : riches en silice et en potasse. Excellentes comme paillis et dans le compost. Au printemps, elles sont assez riches en azote, en automne, elles contiennent plus de lignine, de tanins et de silice.

Feuilles de noyer : toute la plante, feuilles comprises, contient une toxine, la juglone. Mais elle est rapidement décomposée (en 2 à 4 semaines) sous l’action des micro-organismes, de l’air et de l’eau. En plus, il y a peu de juglone dans le noyer commun. Il suffit de stocker les feuilles à part pendant 2 à 4 semaines, puis de les employer en paillis ou dans le compost. Elles se décomposent rapidement au cours de l’hiver.

Thuya, cyprès, eucalyptus, genévrier : pas dans le compost (ou alors en très faible quantité) car ces plantes dégagent des substances fongicides, bactéricides et insecticides qui nuisent aux petites bestioles du compost. On peut s’en servir pour le paillage des plantes ornementales. Les tailles vertes peuvent être broyées à la tondeuse, puis séchées 2 à 3 semaines (ça élimine une partie des substances toxiques qu’elles contiennent) et épandues dans les allées, au pied des haies, entre les vivaces et même au potager, au pied de la mâche ou des laitues d’hiver par exemple. Il faut simplement ne pas les utiliser plusieurs années de suite au même endroit pour éviter d’acidifier le sol.
 


 

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