Nos adhérents ont du talent (lettre de l’écriture créative)

Cette année les adhérents de l’écriture créative vont organiser une exposition dont nous vous parlerons plus en détail en temps utile. En attendant voici quelques micronouvelles et un cadavre exquis réalisés avec les photographies illustrant cet article. Saurez vous retrouver quelle photo a inspiré quel texte?

Deux contraintes étaient données pour les micro-nouvelles, le thème policier ou bien la rupture. Je vous laisse découvrir une partie des résultats.

Thème policier :
Je crois qu'il y a un homme, là juste derrière moi, avec un anorak noir, qui me suit. Ça doit être un de leurs Pouchy : il m'a retrouvé. Ma cavale ne pouvait pas durer éternellement. Je me suis mise à genoux et lui ai dit : "Finissez-en". Le jeune homme tendit son bras. Mon heure était venue, pensai-je. Mais au bout de son bras ce n'était pas un pistolet ni un couteau : juste un petit carré en cuir, mon portefeuille je crois.
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Comme tous les matins, le chef de chantier faisait l’appel de ses ouvriers. Les cinq hommes répondirent à l’appel, leur casque à la main. Il restait un casque suspendu au grillage. Aucun retard n’avait jamais été constaté pour ce salarié exemplaire. Deux jours qu’il n’avait pas donné de nouvelles. Les fondations de l’immeuble avaient été coulées il y a deux jours et depuis personne ne l’avait revu. En début d’après-midi, des hurlements couvrirent le bruit des marteaux piqueurs. Une botte de chantier avait été trouvée à moitié ensevelie dans le béton. Un pied dépassait des fondations. A la stupéfaction générale, le corps qui en sortit fut celui du promoteur immobilier.
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Ma première maison. J’ai mis tout mon cœur pour la bâtir. J’avoue que je n’ai pas dormi depuis hier. J’ai été très déçu par sa réaction. Comme dans les films, je l’ai portée dans mes bras pour passer la porte. Un nouveau départ comme on dit. Elle n’avait pas l’air très contente. Je l’ai installée sur le matelas de feuilles mais elle était tellement agitée que j’ai dû lui donner un petit calmant. Elle n’a plus dit un mot.
— Police les mains en l’air !
[…]
— Inspecteur on a trouvé la disparue.
— Et alors ?
— Morte, désolé, il lui a probablement défoncé le crâne dans un accès de rage.
— Une fois fait les prélèvements, brûlez-moi cette cabane en bois !
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Thème rupture :
Quinze ans de bons et loyaux services. Et il m'a abandonné aujourd'hui pendant la réunion la plus importante de l'année. Oui, ce matin, j'ai perdu mon acolyte de toujours : mon mug "I love New York".
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Il est artiste et je l'aime. Je me fonds dans ses tableaux, y trouvant la vie comme dans mes rêves. La nature éthérée, les couleurs douces en camaïeu de bleus, de pourpre, l'air léger. La lumière se reflète dans les baies vitrées. Un univers, un parfum de peinture, de solvant. Ensemble, chez nous dans l'éternité.
Aujourd'hui les pinceaux ont disparu.
Il ne reste que les tableaux, morts, sans maître et mon vertige de bonheur
perdu.

Ensemble
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Cadavre Exquis :

Il y avait des plumes de toutes les couleurs, du rose fuchsia au vert canard,
mêlées aux feuilles mortes ou détritus. Camouflage idéal pour mon ectoplasme.
Et mon bourreau qui revenait chaque jour amenant d'autres victimes,
m’obligeant à m'empiffrer toujours davantage. La saturation était proche. Ou la mort.
Je ne pourrai plus rien ingurgiter.
Tout ça pour faire du foie gras !