L'Écho en ligne n°96 Visite

20/04/2018
 

 

Gérard et Monique Perrier, Christiane et Michel Richard devant un outil tracté qui servait jadis à aérer le foin fraîchement coupé.

 

 

Leur petit musée agricole
(On souhaiterait que les enfants des écoles voisines puissent venir le voir et nous le suggérons à Georges Richard qui accepte bien volontiers sur rendez vous)

 

Visite à l’ancienne ferme Genevois chemin de la Taillat

C’est tout près de chez vous, dans un lotissement familial qui fait partie de la ZAC Buclos Grand Pré construite sous la municipalité Gillet. C’est dans ce petit hameau niché dans la verdure entre les immeubles de la Grande Lame et les Eyminées que nous avons rencontré Christiane et Monique deux soeurs nées Genevois, leur frère Michel Genevois et leurs maris Michel Richard et Gérard Perrier qui nous ont réservé un accueil sympathique. ils ont connu et vécu dans le Meylan “d’avant”. Avant... une expropriation de leurs terrains agricoles qui a permis à des centaines d’entre nous de venir goûter la qualité de la vie meylanaise dans les années 70. Sans beaucoup de reconnaissance on le verra. Nous avons interviewé la famille


Echo en Ligne
Pourquoi ces outils agricoles du passé disséminés dans votre lotissement ?

Michel Richard
En souvenir de mon beau père un des derniers paysans du quartier avec les fermes Achard et Giroutru. Il tenait la ferme de son père qui l’avait achetée en 1911, cultivait 10 hectares, possédait un cheval et 8 vaches dont le dernière a été vendue en 1966. Nous avons notre petit musée rescapé de la ferme et nous en avons donné aux Capucins (Association site et patrimoine). Jean Billet géographe historien qui habite le quartier raconte cette période dans son livre ou il y a une photo du battage de la moisson dans la ferme dont les bâtiments subsistent.


EL .
Comment vivait-on dans le quartier et de quoi?
M.R
Des revenus de la ferme, c’est à dire de polyculture et en autosuffisance; Il y avait des terres un peu disséminées ; dans la Taillat où les terres étaient plus riches qu’on rejoignait en traversant la route (devenue A41) et sous le Bachais. Au sud de Grand Pré il y avait des pâtures et plus à l’est des “marais” où on allait chasser.
Nous n’étions pas nombreux mais il y avait une vie collective, un corso fleuri qui a perduré longtemps. On se déguisait et on jouait de l’accordéon dans le cortège. Je me souviens d’un épisode à la libération où nous avions fait un char à l’effigie d’Hitler que nous sommes allés brûler et noyer dans le canal de la Chantourne ! Nous avons aussi monté et animé l’ancien club de foot des Buclos.


EL
Comment avez-vous vécu l’urbanisation du Quartier ?
M.R.
Nous avons commencé par vendre du terrain pour construire l’école, c’était un acte volontaire qui servait l'intérêt collectif. Puis est venu le temps de l’expropriation au prix d’achat dérisoire du terrain agricole (Les parcelles à bâtir ont été revendues 50 fois le prix d’achat aux promoteurs de l’époque par la municipalité. NDLR). On nous a laissé la possibilité de créer un lotissement familial intégré dans la ZAC pour éviter une expropriation totale, ce que nous avons fait en divisant le terrain entre les descendants des familles Genevois, Richard et Perrier.


EL
Que s’est-il passé ensuite ?
M.R.
Le hameau s’est construit petit à petit, nous sommes un groupe familial, nous pensions pouvoir entretenir des relations de bon voisinage avec les nouveaux voisins Meylanais, mais on nous a fermé la porte c’est le cas de le dire. La municipalité Gillet nous avait verbalement donné l’assurance que, comme nous faisions partie de la ZAC, nous pourrions sortir sur l’allée des Eyminées. Nous l’avons crue sur parole. Madame Tardy a reconduit cette appréciation en présence des protagonistes élus de l’époque. Hélas nous avons eu droit à un procès et des bornes en travers quand nous avons installé un portail débouchant sur la voie publique. Nous avons perdu le procès sur un vice de forme. Nous aimerions bien renouer une relation avec la copropriété voisine pour pouvoir expliquer cela de vive voix avant L’échéance du bail emphytéotique des Eyminées en 2045 (sourire)

EL
Comment voyez-vous l’avenir, allez- vous conserver à ce hameau son caractère bucolique malgré la poussée pavillonnaire de la parcelle Giroutru ?
M.R.
Nous sommes bien dans notre coin de verdure où cohabitent trois générations, mais nous sommes assez souvent sollicités par des promoteurs. Et si nous vendons il y aura des immeubles à la place avec des dizaines d’occupants et il faudra bien qu’ils entrent et sortent et quelque part… sur une voie publique ; que nos voisins d’en face y réfléchissent.

 


 

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