Biennale des villes en transition

Dans le contexte actuel du réchauffement  climatique et de la fin du pétrole bon marché, un mouvement d’initiatives de transition est né en 2006 dans la ville de Totnes en Angleterre. Il implique la communauté dans son ensemble et vise à assurer la résilience de la ville face à ce double défi. Le changement ne doit pas provenir exclusivement de gestes individuels quotidiens ou de décisions politiques, mais aussi de réponses collectives. Ce mouvement social est devenu international et les thèmes les plus souvent traités  concernent souvent les transports, l’éducation, l’énergie, la santé et l’alimentation.  Du 9 au 16 mars, dans le cadre des villes en transition, la ville de Grenoble, en route pour le titre de capitale verte européenne en 2022  ainsi que d’autres communes de l’agglomération ont participé à cet événement. Pendant une semaine, du matin au soir ont eu lieu des rencontres, des animations, des débats, des ateliers, des expositions, des jeux , des spectacles, des portes ouvertes sur des sujets les plus variés.  Il était possible de visiter des appartements construits dans le cadre de l’habitat participatif dont la ville de Meylan illustre plusieurs programmes rue du Pré d’Elle et impasse du Tramier. Le chantier de la Presqu’île au 2 rue de Winston Churchill à Grenoble était ouvert aux visiteurs  : c’est le lieu  où sera construit et livré en 2020 le premier bâtiment de France autonome et autosuffisant en énergie et eau. Un forum d’initiatives citoyennes  présentait les projets proposés par des habitants dans le cadre du budget participatif de la ville de Grenoble. On pouvait y rencontrer les porteurs de projets votés  ces deux dernières années par les habitants grenoblois et en cours de réalisation. Pour vous donner une idée je citerais des vélos triporteurs électriques pour les habitants, Grebox, boites d’échanges d’objets entre voisins, des camions abris pour les sans-abris, cool-roofs des toits blancs pour avoir moins chaud.

Il a été possible d’aller à la découverte de plusieurs programmes de  réhabilitations d’immeubles fontenois ayant pour but un meilleur confort thermique. Ils ont été, réalisés dans le cadre du dispositif métropolitain Mur/Mur 2 : une observation sur le terrain et ensuite ont été données des explications détaillées sur la procédure à suivre tant du point de vue administratif, et technique que financier.  L’alimentation était également un des éléments majeurs de cette manifestation : les problèmes alimentaires étaient évoqués lors des différentes conférences sur l’effondrement de notre société thermo industrielle, avec des colloques sur l’agriculture urbaine. La filière brassicole a présenté trois exemple d’utilisation de déchets. La première brasserie composte les déchets céréaliers, la seconde  produit des bières à partir de pain invendu, et une troisième  transforme les drèches (résidus de l’orge après soutirage du moût, riches en protéines et en fibres) en nouilles japonaises. Par ailleurs, des débats étaient organisés  sur le bien-être au travail et plusieurs entreprises innovatrices en ressources humaines ont présenté leurs solutions concrètes pour concilier le bien-être des personnes et les performances économiques. Des ateliers organisés par la ville de Grenoble ont ouvert de nouvelles pistes d’indicateurs de mesure du bien-vivre, de la richesse et du bonheur : le IBEST. Les mobilités et moyens de transports ont fait l’objet de plusieurs débats et rencontres et une animation sur l’autostop organisé sur la métropole et déployé sur les communes du grand sud était organisée  par Lahgglo (les Associations d’Habitants du Grand Grenoble).

Cette biennale était placée sous le parrainage entre autres de Cyril Dion écrivain, poète, militant écologique et co-réalisateur des films documentaires Demain (2015) et Après-demain (2018) et le Aurélien Barrau, astrophysicien grenoblois,  expert de l’infiniment grand et de l’infiniment petit.